Comme on dit dans les journaux, l’origine du sinistre n’est pas connue, l’enquête suit son cours. Toutefois, pas besoin d’être grand clerc pour avoir sa petite idée. A 99,99%, le feu qui a ravagé lundi 20 février 65 ha sur les pentes de l’Ibanteli que nous, randonneurs d’Euskal Rando, connaissons bien et apprécions, est soit d’origine « imprudente » soit d’origine « imprudente ». Dans les deux cas, il est d’origine connerie.
Après une période de plus d’un mois au cours de laquelle, en plein hiver, pas une goutte d’eau n’est tombée sur le Pays-Basque, un record historique, les sols, les bois et les sous-bois, sont secs comme jamais. A la merci d’une étincelle. Ou d’un mégot jeté négligemment (criminellement ?) de la fenêtre d’une voiture. Qui dit que dans cette période de vacances scolaires ensoleillées où la montagne est très fréquentée un abruti ne s’est pas cru autorisé à balancer son mégot par la portière, au mépris du reste du monde ?
L’écobuage est une pratique ancestrale, largement pratiquée au Pays-Basque, qui permet par un brûlage maîtrisé des sols d’hiver de régénérer la végétation pour le plus grand plaisir de ceux qui s’en nourrissent, vaches, brebis, chèvres, chevaux, pottoks, … Et qui permet aussi de ne pas laisser le terrain à l’abandon, contribuant à l’entretien du territoire et l’harmonie des paysages que nous parcourons à longueur d’année. Mais qui dit écobuage ne dit pas grand n’importe quoi. Il y a des règles pour écobuer (sens du feu, contre-feux, …), des périodes autorisées par les autorités, des déclarations préalables à faire en Mairies et, plus encore, il y a à respecter la nature. Limiter les périmètres d’écobuage quand la végétation est très sèche, ne pas allumer de feux quand le vent est annoncé et, plus encore, quand il est tournant, etc … Qui dit que dans ce cas précis un paysan peu consciencieux n’a pas bravé ces mesures de droit et de bon sens et s’est laissé déborder, au mépris de ce territoire qu’il est censé protéger ?
L’enquête est en cours, soit. Nous avons hâte d’en connaître l’issue et, surtout, hâte que ces gestes imbéciles confinant à la criminalité cessent une fois pour toutes. Basta ya !